Anne Richardier
Je conte aux êtres humains possédant des oreilles tendres et fraîches, des histoires puisées de l’immense marmite dans laquelle mijotent questions, peurs, amour, bonheur ... des contes venus de la nuit des temps pour dire le monde d’aujourd’hui. Mon territoire de conteuse, c’est le pays d’Henri Pourrat. Depuis 20 ans, je vais d’une petite école communale à l’autre, d’une bibliothèque à l’autre. Là, où me mènent les routes tortilleuses des monts du Livradois et du Forez. Les contes sont comme des cathédrales, ils sont tous nés d’une multitude de parents inconnus. Œuvre collective indéfiniment créée et modifiée, ils voyagent d’un bout du monde à l’autre. Et chaque fois qu’ils quittent un pays, ils oublient leurs bagages à la frontière. Ce qui les intéresse, c’est toujours et toujours, réveiller, secouer et soutenir la vie.
Sa formation
Initialement éducatrice spécialisée, j’ai suivi l’enseignement de l’école lyonnaise de plantes médicinales. Et puis, comme beaucoup d’autres, j’ai entendu les tout premiers conteurs. Séduite, passionnée, gourmande et curieuse, j’ai participé à toutes sortes de groupes de travail et suivi de nombreux «stages courts» d’initiation aux contes qui , doucement m’ont convaincu de m’inscrire à la formation longues du CMLO (Centre Méditerranéen de Littérature Orale). Et pour ne jamais finir, parce que la quête n’a pas de fin, avec l’association contes El Païs, je travaille depuis longtemps déjà, avec Michel Hindenoch et Jihad Darwiche. Et pour être vraiment certaine que ça ne finisse jamais, l’année dernière, j’ai rejoint un groupe de recherche autour du dispositif des cercles d’enfants conteurs, «Le conte un chemin pour instruire et construire l’humain» (approche de Suzy Platiel).
Spectacles
Les deux filles de Paulette attendaient chacune un enfant. Elle voulait être présente à chacune des naissances. L’aînée était en Normandie à Pont-l’Évêque, sous les bombes du débarquement, la seconde vivait à Toulouse. Paulette avait, à ce moment là, le cœur bien lourd parce qu’elle était sans nouvelle depuis plusieurs mois de son fils qui avait été fait prisonnier. Elle décide alors de faire le voyage en bicyclette seule – presque 1000 km, en un mois, sans carte, sans boussole. Ce voyage, sorte de “road story”, qui avait tout pour mal tourner, raconte une épopée familiale très touchante. Paulette est partie sur les routes de France avec sa petite chienne, Naoua, installée dans une corbeille à l’avant de sa bicyclette - dormant où elle le pouvait, souvent dans des granges, jouant à cache cache avec les Allemands de la débâcle et craignant sans cesse les bombes qui s’abattaient encore sur les villes. Elle avait 70 ans, c’était en juin 1944, c’était ma grand-mère. Durée : 1 heure/ Age : à partir de 6 ans / Création : 2017 Conditions financières : Tarifs sur demande.
Autres spectacles
Le bel espoir (traversée de l’Atlantique), créé en 2016 Cet hiver là, Anne Richardier a traversé l’Atlantique sur un vieux gréement aussi beau qu’un voilier pirate. Il s’appelle “le bel espoir”. Au bout du voyage, elle a rencontré la Martinique et l’Amérique du Sud. Depuis son retour elle raconte le vent du large, les terres oubliées et la mer quelquefois si grande qu’on se demande parfois comment revenir ! «Les vagues se gonflaient et moutonnaient distraitement, comme en passant elles aspirent le vieux bateau de bois qui craque, monte... descend...remonte....descend» Et pendant ce temps, d’entre les voiles, passent les mots des histoires qui se perdent dans l’infini.
Les enfants à toutes les sauces conte merveilleux avec guitariste, créé en 2015 «Faut-il allumer une bougie ou maudire les ténèbres ?» Rejoignons nous pour déguster ensemble des histoires qui ne manquent pas de sel, des histoires épicées, où les parents cuisinent les enfants, où les enfants mangent les parents. Anne Richardier et Patrice Balandreaud se sont rencontrés en ateliers d’écriture. Ce spectacle est leur deuxième création en duo.
Graine de grenades, créé en 2008 «En fermant les yeux, j’ai vu une ville de terre et de sable, allongée aux bord du désert comme une femme qui dort...» Conte merveilleux initiatique, conte traditionnel palestinien dont on trouve des versions dans toute l’Afrique du Nord. Histoire de femmes, une mère, une fille. L’histoire dit que la jalousie va jusqu’au meurtre. Mais le conte merveilleux brouille à plaisir toute les pistes. Il voile et dévoile ! Et chacun s’y perd ou si retrouve.
Histoires à deux voix ou histoires de vent et de froid, conte dansé, créé en 2005 Musique Martine Besset, Mise en danse et scène Johanna Fargeon. C’est d’abord l’histoire d’un pêcheur et d’une femme squelette... qui bouge, se déplace, s’enroule sur scène au gré de l’histoire. Dans le public, chacun ressent la même peur que ce pauvre pêcheur, pas un murmure, pas un mouvement. Puis arrive un chamane aveugle et ses filles. Soudain la musique enfle, la voix devient tonitruante, le visage terrible. C’est le dieu Tokoura, qui nous fait nous blottir au fonds des sièges. Enfin un pêcheur sur la banquise, patient et fataliste, qui n’attrape pas de poisson et communique avec l’au delà.
Balades et randonnées contées Dans le plein soleil ou la grisaille, de jour, dans la nuit à la lueur des torches, dans un village ou la campagne... Une invitation aux rêves où le randonneur découvre les paysages, les lumières, les monuments. Au détour d’un chemin, la réalité bascule grâce à la parole du conteur et l’imaginaire de chacun s’empare du lieu. Des contes qui se croisent avec des initiations à la botanique et aux connaissances médicinales.
Contes et découvertes des plantes j’ai échangé l’écorce de mon corps contre la peau des arbres et je me sens de plus en plus devenir forêt. Cette animation s’adresse à des enfant d’âges différents. De la maternelle au CM2, elle dure de 2 à 3 heures. C’est avec des contes, des jeux, des danses, des chants et des devinettes que les enfant apprendront à reconnaître quelques plantes. Celles qu’on peut goûter, et celles qu’il ne faut pas toucher, celles que l’on peut utiliser pour faire des sirops, de la salade, des soupes et même des potions magiques ! Il sera souvent question d’odeur, de goût, de texture... Et aussi, de se laisser aller au plaisir de partir en voyage sur les chemins de l’imaginaire.